La cessation d’activité met-elle un point final au report des déficits ?

Lorsqu’une entreprise clôture ses portes, elle se trouve souvent face à de nombreux enjeux comptables et fiscaux. Parmi ceux-ci, la question du traitement des déficits accumulés est centrale. Une décision récente vient rappeler que le contexte de cessation d’activité influence directement la capacité de l’entreprise à bénéficier des mécanismes de report des déficits.

Le cadre juridique du report en arrière des déficits

Le report en arrière, ou carry-back, est un dispositif fiscal permettant à une société de diminuer son imposition sur les bénéfices en imputant un déficit constaté au titre d’un exercice sur le bénéfice de l’exercice précédent. Cette option, gouvernée par l’article 220 quinquies du Code Général des Impôts (CGI), est sujette à certaines conditions et limites, notamment concernant la durée et le montant du bénéfice antérieur pouvant être rectifié.

La décision récente sur la cessation d’activité

Une jurisprudence récente émise par un Conseiller d’État honoraire a souligné une limite importante : une société étrangère fermant son établissement stable en France ne peut prétendre au report en arrière du déficit constaté lors de l’exercice de fermeture. Cette décision s’appuie sur une interprétation stricte des règles fiscales qui encadrent la fin d’activité et le traitement des déficits.

L’impact fiscal de la fin d’activité

Cette position juridique a une conséquence concrète pour les entreprises : en cas de cessation d’activité, les options pour alléger le fardeau fiscal via le report des déficits sont restreintes. Le principe sous-jacent est que la cessation d’activité est assimilée à une sorte de ‘mort’ fiscale qui empêche toute utilisation ultérieure des pertes accumulées.

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Les alternatives possibles pour les entreprises

Toutefois, il existe d’autres mécanismes que les sociétés peuvent envisager pour optimiser leur situation fiscale lorsqu’elles mettent fin à leurs activités. Parmi ces alternatives figurent notamment les dispositifs de report en avant, permettant aux entreprises de déduire leurs pertes des bénéfices futurs sans limitation dans le temps. Cependant, cette option n’est pertinente que si l’entreprise conserve une activité susceptible de générer des bénéfices imposables.